Passé inaperçu en Occident, le sommet du BRICS de Xianmen marque une nouvelle étape dans le développement de cette institution internationale. Zhao Minghao rapporte les trois principaux objectifs du sommet et le concept de « BRICS Plus ».
Israël ne veut pas d'un Etat palestinien viable, avec un territoire et des frontières clairement définies. Mais Israël ne veut pas non plus être l'Etat de tous ses habitants, [y compris les Palestiniens]. Il n'est ni capable de se séparer des Palestiniens, ni de les englober. Son problème, c'est l'existence même des Palestiniens. Le seul fait qu'ils existent rend impossible la réalisation de "l'Etat juif".
Si la Nakba ["catastrophe"] des Palestiniens a été la création de l'Etat d'Israël en 1948, la Nakba d'Israël aujourd'hui réside dans l'existence des Palestiniens, non pas en tant qu'êtres humains et habitants dont on n'arrive pas à se défaire, mais en tant que réalité nationale d'un peuple et de son territoire.
Deux évolutions inverses
Ce fut un tournant historique [dans les années 70] quand les Palestiniens ont pris acte de l'existence de l'Etat d'Israël. Jusque-là, ils avaient en tête [la reconquête de l'intégralité de] la Palestine historique, idée qu'ils ont ensuite abandonnée pour tenter d'établir un Etat palestinien [à côté d'Israël]. Tout en affirmant qu'au cas où il n'y aurait pas de solution à deux Etats, ils n'auraient pas d'opposition de principe à la création d'un Etat binational, juif et arabe, garantissant l'égalité démocratique.
L'Etat israélien a connu une évolution inverse, avec une régression vers un projet racisto-religieux, misant sur la colonisation et ne comptant que sur l'occupation, la force militaire et l'oppression pour assurer sa pérennité. Ce n'est plus une lutte entre deux visions opposées du "droit", c'est-à-dire le droit des Palestiniens à leur terre et le droit des juifs à leur Etat. Fini également le slogan [arabe] "on jettera les Juifs à la mer", tout comme le mythe de la "terre sans peuple". [Slogan sioniste du XIXème siècle présentant la Palestine comme une terre sans peuple pour un peuple sans terre].
Israël s'enfonce dans l'impasse
Là où les Palestiniens ont intégré ce changement dans leur raisonnement, les Israéliens sont restés bloqués dans un imaginaire biblique. Israël n'a pas su être un Etat normal. Même l'Afrique du Sud, exemple s'il en est d'une création colonisatrice et raciste, s'est débarrassée de cet héritage. Au lieu de chercher une solution, Israël s'enfonce dans l'impasse. Son erreur consiste à nier la réalité et à s'enferrer dans des mensonges idéologiques. Malgré sa toute-puissance et sa férocité, il est prisonnier d'un projet non-viable. Or en se piégeant lui-même, il emprisonne en même temps les Palestiniens.
Toutes les négociations entre Israéliens et Palestiniens depuis 1991 et jusqu'à aujourd'hui se sont déroulées entre, d'un côté, les Palestiniens qui cherchaient désespérément une solution, et de l'autre les Israéliens qui cherchaient désespérément la "victoire" définitive. La seule fois où Israël a clairement voulu une "paix des braves", les Israéliens eux-mêmes [un militant juif d'extrême droite] y ont aussitôt mis un terme, par l'assassinat du Premier ministre de l'époque Yitzhak Rabin [1995].
Depuis, les Israéliens sont engagés dans une fuite en avant et se laissent aller au délire qui consiste à refuser tout à la fois la solution de deux Etats [israélien et palestinien côte à côte] et la solution d'un seul Etat pour Juifs et Arabes. Leur seule perspective, c'est toujours plus d'occupation et de spoliations. Israël a décidé de vivre dans la guerre permanente. De ne pas s'accorder la paix à soi-même, ni de donner leurs droits aux Palestiniens.
Libérer les Israéliens de leur propre prison
Les Palestiniens sont prisonniers de l'occupation, mais les Israéliens eux-mêmes sont prisonniers du sionisme et des illusions de la colonisation. Le drame des Palestiniens est donc double, puisqu'ils doivent, avant de pouvoir se débarrasser de l'occupation, libérer les Israéliens de leur propre prison. Ainsi, la lutte israélo-palestinienne est devenue une lutte pour la liberté de tous.
Aujourd'hui, Israël n'est plus en mesure de faire accréditer sa thèse de "guerre contre le terrorisme", galvaudée par les dictatures arabes [les régimes égyptiens et syriens appellent leur combat contre leurs opposants "guerre contre le terrorisme"]. De même, les Palestiniens n'accepteront plus de vivre sans liberté. Cette guerre ne ressemble donc pas aux précédentes guerres israélo-palestiniennes. Elle ressemble en revanche à toutes les autres qui éclatent actuellement au Moyen-Orient : soit la liberté, soit la tyrannie. Soit des cantons racio-ethnico-religieux, soit des Etats démocratiques pluralistes. Soit des Etats-croupions de la peur et des minorités opprimées, soit des républiques ouvertes, citoyennes et égalitaires.
—Publié le 13 juillet 2014
[1] Ben gurion est le fondateur de l´état sioniste, etait le secretaire général de l´association des travailleurs en israel, l´intellectuel de la gauche allemande dégénérée, a fui le fascime aprés avoir appris ses chatiments et sa terreur. Ali comput.